la grande poursuite

Borador ne sut comment réagir, il était certes rassuré d'entendre que c'était un humain, visiblement non-acquis à la cause de Sauron, qui répondait, mais les intentions de l'homme qu'il ne pouvait voir demeuraient inconnues.
"Une preuve? Navré, mais je n'ai pas pensé à décapiter d'orc sur le chemin, pour la brandir et vous prouver ma bonne foi, quelle sot je suis..."
Le nain, pour une raison inconnue, usa de raillerie face à son interlocuteur invisible, perdu dans le brouillard.

Un rire d'homme, lent, calme, émane du brouillard. Le rire de quelqu'un qui apprécie les blagues ... et sait les savourer

La voix reprend, sonore, ironique

Le fait est que nous n'en avons pas laissés en vie. Vous auriez pu récupérer celle d'un cadavre, remarquez. Nous n'attendions pas de visite, maître Nain.

Un cliquetis de sabots approche du Nain, accompagné d'un cliquetis d'armure lourde.

"Ah, heureux de pouvoir parler à autre chose qu'à des ombres. Ainsi que je l'ai dit, j'ai été envoyé sur les conseils de l'elfe Haldir, afin de trouver un certain Ârandir. Est-il en ces murs?"
Borador avait abaissé son arbalète, qu'il avait par ailleur déportée sur son côté droit, en s'adressant à l'homme qu'il pouvait désormais distinguer hors du brouillard.

Petite description

Le Nain vit émerger du brouillard le cavalier.

Ce dernier était monté sur un grand cheval de guerre gris caparaçonné, les jarrets protégés par des jambières de cuir renforcé. Il était impossible de savoir si le cavalier tenait les rènes : il murmura un mot dan un langage inconnu du Nain, et l'animal, les oreilles frémissantes, s'arrêta net.

Le cavalier était un humain de haute taille, portant une armure de plaques dont le heaume portait un cimier fait d'une longue queue de cheval noire. Il portait également un bouclier, orné d'un motif de l'arbre Blanc du Gondor, en place sur son bras. On remarquait, rangé en travers de la selle, un fléau d'armes.

L'Humain, trés calme, observait le nouveau venu avec un sourire légèrement démenti par un regard glacial. La voix, agréable et posée, etait celle d'une personne habituée à commander.

C'est le cas. Quelle affaire vous amène au juste, maître Nain ?

Arandir suivait depuis le debut des enchanges sans dire un mot.
Il preferait attendre de voir quel tournure prendrait les choses .

(si il entre en action trop tôt, je lui tire les oreilles fraternellement et devant tout le monde. Et il SAIT que je le ferais ... ça lui est déjà arrivé )

( je le sais mon ami ^^)

"Je suis à la recherche d'un dénommé Arandir, et d'après l'un de ses acolytes aux oreilles pointues il se trouve à vos côtés. Est-ce donc bien le cas?"
Borador fut étonné que le cavalier n'ait eut la présence d'esprit de lui répondre, et pis que cela de réitérer une question à laquelle le guerrier nain avait déjà répondu.
*Tout humains qu'ils sont, il leur manque tout de même quelque chose dans le crâne...*

Vous l'avez déjà dit. Il est exact que je le connais.

Vous ne portez ni emblême, ni insigne, vous ne m'avez pas donné de nom, juste une histoire au sujet d'Haldir. Alors ?

Je ne dirai rien de plus avant de savoir ce que vous lui voulez.

"Vous êtes peu confiant, hein. A croire que vous feriez le parfait larbin du seigneur honni du Mordor... Pour cesser en fioritures, pour le Gondor et en priorité les factions du Rohan, postées lorsque je les ai quittées en lisière des bois, je suis venu voir Arandir pour éclaircir la situation, et voir si ce n'est pas vers un massacre quasi-unilatéral que ces forces vont se diriger."
Le nain apparaissait des plus sarcastiques, agacé de devoir se tenir ainsi face à l'homme se dressant de ses airs supérieurs face à lui, tandis que perdus parmi le brouillard le bruissement des armures et des lames tirées hors de leurs fourreaux par les humains hors du champ de vision du guerrier apparaissaient menaçants aux sens de celui-ci.

je t'assure que tu as entendu trés peu de bruits

Voila qui est mieux. Je vois que vous n'êtes pas ignorant en matière de stratégie. Et il est exact que je suis un homme méfiant. Non sans raisons.

Sans se tourner sur sa selle ni détourner les yeux du Nain , Dârânir appela, en westrain

Tout va bien petit frère !

Arandir insuffla a sa jument de faire quelques pas en avant afin de rejoindre son frere .
Il observait le nain avec attention , un leger sourire au coin des levres.
Aucun son ne sortait de sa bouche depuis l arrivé du nain, il se contentait de juger la situation , comme il le faisait toujours en cas de nouvelle rencontre.
C'est Sanghayando qui pris la parole, approchant sa monture de celles de Daranir et Arandir .

" l'armé du rohan? Dârânir , nous avons une chance alors? ... ne bougez surtout pas maitre nain , mes hommes sont nerveux depuis quelques heures."

Borador

Apparemment tu vois double ! Tu vois qu'il y a à présent deux chevaliers Gondoriens, exactement sembalbles, avec le même sourire, le même regard, des montures identiques avec des harnais semblalbles.

Tu vois aussi un humain plus jeune, hâlé, sur un cheval noir moins imposant.

Je ne me fie jamais à la chance, mon garçon. Je laisse mes ennemis croire à ces fadaises. La victoire, ça se prépare, je te l'ai déjà expliqué. Et on mourra tôt ou tard, c'est le lot des Humains.

Puisque vous ne portez pas d'insignes, maître Nain, dois-je en déduire que vous êtes un mercenaire ? Ce qui soulèverait d' autres questions ... à commencer par savoir qui vous paie. Vous êtes aussi trés discret sur d'autres sujets, par exemple votre nom.

"J'ai été mandé par le Gondor, et je n'ai que faire que ce soit de votre goût ou non. Quant à mon nom, je ne vois pas ce que vous en feriez, quelle utilité de nommer un nain s'il est le seul de son espèce à évoluer sur le champ de bataille? Au lieu de m'inonder de questions creuses, dites-moi plutot si vous êtes cet Ârandir que je recherche, humain."
Borador n'appréciait que peu que l'on mette en doute ses intentions, dont il avait par de nombreuses fois prouvées qu'elles étaient bonnes.

Un Humain moins maître de lui même aurait déclenché les hostilités pour moins que ces paroles. Au lieu de cela, Dârânir se contenta, sans cesser de sourire, de répondre d'une voix à la fois amusée et glaciale.

Les tactiques de provocation n'avaient jamais fonctionné sur les jumeaux, sauf quand ils en venaient à massacrer le "petit malin" qui tentait de les entraîner dans ce genre de jeu

Ce qui importe, maître nain, ce n'est pas MES goûts, mais NOS intérets. Le premier étant de rester en vie, et le second de remporter la victoire. Vous me semblez de bonne foi pour le moment.

Je vous présente Ârândir, mon frère jumeau. Mon nom est Dârânir. Nous opérons habituellement ensemble. Ce jeune homme fait partie de notre famille, à titre adoptif.

Ârandir prit a son tour la parole, sur le même ton glacial que son frere auparavent, puisque qu il avait pris la decision de les presenter.

- En effet, nain. Je suis le dénommé Ârândir que vous cherchez. Vous dites, que vous etes mandaté par le Gondor ? Cela m'etonne, ce n'est guere l'usage de l'intendant de confier ses missions à un .... quel est votre grade au fait ? Il ne me semble pas l'avoir retenu ( en disant cela, il fit naitre sur ses levres un large sourire presque commercial ).

Ha oui et j ai cru entendre le mot ROHAN dans votre bouche, si je ne me trompe pas non plus.. J'ai entendu parler du roi du Rohan et il n'est pas non plus dans ses habitudes de demander a un Nain de l aider .. ni a qui que ce soit d ailleurs .. et puis j'aimerais savoir quel est le rapport entre vos deux mandats.. cela m amuse !

Excusez notre mefiance, mais je ne sais pas si vous avez remarqué où nous nous trouvons a papoter en ce moment meme ! Vous apparaîssez ainsi et prononcez mon nom haut et fort.. Cela ne me plait guere et je reconnais avoir usé de moins de patience avec beaucoup pour moins que ça.. Notez que je ne vous menace pas, maitre nain !( cependant, le sourire de l'humain avait lentement disparu tout au long de ses phrases pour laisser place a une expression denuée de toute emotion)

Il murmure à sa jument quelques mots incomprehensibles et celle ci s'avance de quelques pas vers le nain.

Comprenez qu'il est legitime pour nous de nous poser quelques questions logiques et basiques. Commencez donc par baisser votre arme et repondez simplement a nos demandes, ce ne devrait pas etre si dur si vous ne nous mentez pas.

Voyez mon armure? ne vous inspire t elle pas confiance ?

Dârânir murmure lui aussi quelques mots incompréhensibles à l'adresse de sa jument, toujours sans toucher une fois les rènes. L'animal s'avance, progressant vers le côté de la cour, sans que son cavalier quitte le Nain des yeux.

La logique, on adore ça dans notre famille, vous voyez, maître Nain. Les belles histoires aussi. Surtout quand il est question du Gondor. Heureusement que nous sommes entre personnes civilisées, pas vrai ?

Jusque là, votre histoire est ... passionnante. J'ai hâte d'entendre la suite. Pas toi, petit frère ?

-Et bien ?? Auriez vous perdu votre langue, maitre nain??

Intéressant, n'est-ce pas, petit frère, comme les gens oublient soudain des choses ? Allons, maître nain, nous sommes impatients d'entendre la suite ...

Arandir, n'etait pas la patience incarnée et il commencait interieurement a chauffer.
Il fit executer a sa monture quelques deplacement lateraux tout en jettant un bref coup d'oeil a Sanghayando qui de son coté, preparait un geste precis en direction de ses hommes.

" NAIN ! je crois que l 'heure n'est plus a l'amusement, mais a l'action.. repondez ou perissez!"

"S'il en est ainsi, au lieu de gaspiller votre salive, venez en aide aux soldats du Rohan postés en lisière de la Forêt Noire. Je suis un guerrier, pas un simple mercenaire. Si vous ne saisissez la différence, ce n'est pas à moi qu'il convient de combler le vide dans votre boîte cranienne. Tuez-moi si vous le désirez, ça ne vous vaudra que de jeter l'opprobe sur vos personnes et les titres que vous detenez de vos aïeuls et salissez de votre arrogance, en démontrant que vous ne valez mieux que les laquais du Mordor."
Borador était exaspéré par ces humains qui semblaient se tenir si haut face à lui.
*A force de se donner des grands airs, on finit dans le scabreux...*

Sangahyando observait tour a tour les deux freres a l'affut d'un ordre de l'un ou l'autre alors qu'Arandir prenait son menton dans une main en fermant les yeux, lachant un grognement sourd.
ses paupieres se releverent au bout d'un instant laissant apparaitre des pupilles retrecies au maximum au milieu d'un iris gris voici quelques minutes et maintenant obscurcis.

- Le Rohan est en lisiere dis tu ! quelle lisiere ? Est, Ouest ? combien sont ils? qui est a leur tete? Sanghayando a cheval, nous partons!

il insufla a sa jument l'ordre de rejoindre son frere, puis, arrivé a sa hauteur murmura
" il sera toujours temps de nous debarasser de lui en temps voulu.. je ne crois pas a un piege.. pas encore, il dit vrai !
Allons mon frere hatons nous, nous n'avons que trop perdu de temps !"

Il peut trés bien répèter, en toute innocence, les mensonges qu'on lui a dits ... Je me demande qui le manipule et à quel prix. Si tu y tiens, je peux l'emmener à l'écart pour un ... entretien particulier ...

Borador : tu ne comprends absolument pas ce que disent les deux Humains, qui devisent en souriant, d'un ton léger.

Dârânir avait donné à sa monture l'ordre d'avancer, toujours sans toucher à ses rènes. Il gardait le sourire et un ton doux et ironique.

Si on essaye de galoper ur un terrain pareil, on va réduire nos effectifs d'infanterie montée. On pourra prendre de la vitesse en terrain ouvert. Je propose qu'on se montre, effectivement ... dignes de nos ancêtres; qu'en dis-tu, petit frère ?

Il passa d'un trait dans un autre langage, regardant Ârândir dans les yeux,et lui passant gentiment un doigt sur la joue

Te voila bien pâle, frérot. Moi qui proposais de te rendre service, puisque ces ... choses ... te coupent l'appétit... Encore une chose qui n'a pas changé, n'est-ce pas ? C'est toujours moi qui dois me charger de ce genre de besognes. Pendant que nous avancerons, je te donnerai quelques nouvelles ... privées...

Arandir se tendit sous le passage de la main de son frere, ne connaissant que trop bien ses techniques et sa fausse gentillesse.
" Inutile d'essayer de me rassurer , frerot, je ne suis pâle que par fatigue ... fais de ce nain ce que tu voudra, je n'en ai cure.."
Puis il recula son visage et sourit presque naivement a son frere.

Ne passons pas le peu de temps qu il nous reste a bavarder sur ce que nous devons faire.. Allons , partons ! vous nous accompagnez, maitre nain . nous aurons besoin de vous je pense!
Sanghayando , allons, partons !
Arandir prit la direction de la porte , puis du chemin qui traversait la foret, et invita Daranir a prendre place a ses cotés. La colonne de cavalier se mouvait d'un pas rapide sur le sentier ..
Toute la foret etait immobile et silencieuse sous leurs pas, comme si elle avait été vidée de tout etre vivant.

De quelles nouvelles s'agit il, Dârânir?, je t'ecoute attentivement